EL Ala s'accroche par Elala Kairouan Tunisie, lundi 26 octobre 2009, 10:08à sa terre
unisie: Kairouan - El Ala s'accroche à sa terre
Fatma Zaghouani
16 Février 2009
--------------------------------------------------------------------------------
Dans le gouvernorat de Kairouan, un large pan de la Tunisie en lutte contre la pauvreté s'offre au regard. Pour peu qu'on prête l'attention nécessaire et qu'on emprunte les chemins escarpés des différentes délégations, dont El Ala située à 60 km de Kairouan et occupant une superficie de 56.000ha. Créée en 1976, cette délégation comprend huit imadas, à savoir : El Ala-Poste, El Gtar, Aouled Achour, Mssaïd, Massiouta, Sayada-Nord, Sayada-Sud et Traza.
L'agriculture et l'élevage constituent les principales activités des habitants.
Jadis, les Romains avaient choisi El Ala pour la fertilité de son sol et y avaient introduit la culture de l'olivier dont le nombre de pieds dépasse 270.000, qui font la fierté de cette région, et dont la qualité de huile attire un grand nombre de consommateurs.
Am Hédi Rebhi, propriétaire d'une oliveraie héritée de son père, consacre une petite partie de sa production annuelle pour extraire de l'huile «ennoudhouh» prisée pour ses vertus curatives et son goût légèrement piquant : «Cette huile est extraite manuellement sans l'aide de presse ni de centrifugeuse.
Ainsi, on procède tout d'abord au moulage des olives à l'aide de meules tournantes. Et après le malaxage de la pâte, on met le mélange dans un bassin au milieu duquel on creuse une sorte de cuve où l'huile ruisselle lentement de tout bord, la remplissant après un certain temps. Une fois la cuve pleine, on la vide à l'aide d'une louche et on met ensuite l'huile recueillie dans des jarres», nous précise-t-il.
Par ailleurs, cette délégation est réputée pour le goût exquis de ses figues de Barbarie qui se trouvent dans toutes les imadas.
En 2003, on a introduit des parcelles de démonstration de cactus inermes sans épines en irrigué sur une superficie de 5 ha destinés à la culture de figuiers de Barbarie à l'aspect épanoui.
Moktar Jellibi, fellah à imadat Mssaïd, a entamé cette expérience sur un demi-hectare, avec le système goutte-à-goutte. Le reste de sa parcelle de terre est réservé aux cultures maraîchères et arboricoles menées en irrigué.
Toujours à El Ala, d'autres agriculteurs ont introduit depuis huit ans les figues de la Barbarie d'arrière-saison «mokhsi» qu'on peut consommer non seulement en été mais aussi en automne.
A part cela, comme beaucoup de zones sont arides, toute une stratégie a été adoptée par l'Etat avec la création de puits profonds, de puits de surface et de lacs collinaires.
Ainsi, à Sayada-Nord et Sud, 700.000D ont été consacrés à l'adduction en eau potable et 240.000D à la zone de Aoualya. Cela sans oublier le projet présidentiel qui a été réalisé à Aouled Saïdane pour un coût de 120.000D.
En outre, le FSN a financé un projet dans la localité de Dbabcha où 1.320 habitants ont profité de l'amélioration d'une piste agricole de 9 km (450.000D).
Dans la localité de Maâmriya, le FSN a financé deux projets, à savoir un dispensaire dont le coût de réalisation a été de 25.000D et l'amélioration d'une piste agricole dont le longueur est de 4 km (200.000D).
Par ailleurs, le fonds a financé deux projets à El Ghraba. Le premier concerne l'adduction en eau potable au profit de 105 familles (300.000D) et le deuxième concerne l'amélioration des logements au profit de 55 familles (85.000D). Sans compter l'activité artisanale basée sur le travail du tapis et du mergoun qui fait vivre un grand nombre de familles.
En parcourant la délégation
Plus de quatre kilomètres séparent imadat Traza d'El Ala-Centre. La piste bordée de cactus est plutôt difficile. De plus, il faisait froid et quelques lambeaux de nuages se profilaient dans un ciel étonnamment bleu.
Cette imada, dont le nombre d'habitants s'élève à 5.000, s'étend sur une importante superficie et comprend une école primaire, des terres agricoles et forestières, des parcours protégés et plusieurs agglomérations.
D'autre part, la zone de Traza a été pour nous une révélation : plaines et zones montagneuses, collines aux pentes douces, sources dissimulées au milieu des rochers, villages entourés de cactus, d'oliviers et d'amandiers, une ancienne huilerie abandonnée, quelques petits oueds bien discrets et un vieux hammam situé au beau milieu du djebel. Il s'agit, nous dit-on, d'une vaste grotte qui dégage une vapeur conseillée pour le traitement des rhumatismes et des maladies respiratoires, mais qui mérite d'être mieux entretenue.
Bref, des paysages divers qui sont en quelque sorte le symbole du dépassement et de l'espace vaincu.
Sur les sommets des hautes montagnes de Traza, il existe aussi le relais de la radio et de la télévision.
Là, les gens qui vivent essentiellement d'élevage et d'agriculture ont bien profité, cette saison, des précipitations.
Des logements abandonnés
Ce qui frappe, c'est que certains paysans ne sont pas tellement attachés à leurs contrées puisque dans certaines agglomérations, telles que Haddada, Swalhia et Dhwaouda, nous avons constaté de vieux logements abandonnés.
D'ailleurs, les villageois nous ont fait savoir que certains habitants originaires d'El Ala sont allés depuis longtemps vivre ailleurs à la recherche d'un emploi stable.
Les femmes, de leur côté, passent leur temps à travailler la terre, à s'occuper des animaux, à chercher le bois ou l'eau. Beaucoup de jeunes filles que nous avons rencontrées à la source d'El Saâdlia nous ont dit que leur point de rencontre et leur contact avec le monde, c'est cette source. C'est ici qu'elles viennent puiser l'eau, laver le linge et aussi discuter de leurs espoirs et de leurs différents problèmes.
Un marchand ambulant, à dos d'âne, est venu proposer des produits dont raffolent les femmes : du tissu, du souak, du khol, du thé et du louben. On a pu assister à de longues scènes de marchandage.
Une heure plus tard, les filles quittent les lieux pour rejoindre leurs domiciles le cou et le dos ankylosés sous le poids de leurs jarres d'eau.
Délégation prioritaire
Comme El Ala fait partie des délégations prioritaires, elle a pu bénéficier en 2008 de différents projets d'un coût global de 291 MD, ce qui a permis de créer une cité des métiers, d'octroyer à 362 fellahs des plants d'olivier, de créer des emplois au profit de 757 diplômés grâce à de petites unités industrielles et d'accorder 17.755 journées de travail dans les différents chantiers. De ce fait, le taux de chômage est passé de 17,7% à 15,8%.
Copyright © 2009 La Presse. Droits de reproduction et de diffusion réservés. Distribué par AllAfrica Global Media (allAfrica.com).
AllAfrica - All the Time
Fatma Zaghouani
16 Février 2009
--------------------------------------------------------------------------------
Dans le gouvernorat de Kairouan, un large pan de la Tunisie en lutte contre la pauvreté s'offre au regard. Pour peu qu'on prête l'attention nécessaire et qu'on emprunte les chemins escarpés des différentes délégations, dont El Ala située à 60 km de Kairouan et occupant une superficie de 56.000ha. Créée en 1976, cette délégation comprend huit imadas, à savoir : El Ala-Poste, El Gtar, Aouled Achour, Mssaïd, Massiouta, Sayada-Nord, Sayada-Sud et Traza.
L'agriculture et l'élevage constituent les principales activités des habitants.
Jadis, les Romains avaient choisi El Ala pour la fertilité de son sol et y avaient introduit la culture de l'olivier dont le nombre de pieds dépasse 270.000, qui font la fierté de cette région, et dont la qualité de huile attire un grand nombre de consommateurs.
Am Hédi Rebhi, propriétaire d'une oliveraie héritée de son père, consacre une petite partie de sa production annuelle pour extraire de l'huile «ennoudhouh» prisée pour ses vertus curatives et son goût légèrement piquant : «Cette huile est extraite manuellement sans l'aide de presse ni de centrifugeuse.
Ainsi, on procède tout d'abord au moulage des olives à l'aide de meules tournantes. Et après le malaxage de la pâte, on met le mélange dans un bassin au milieu duquel on creuse une sorte de cuve où l'huile ruisselle lentement de tout bord, la remplissant après un certain temps. Une fois la cuve pleine, on la vide à l'aide d'une louche et on met ensuite l'huile recueillie dans des jarres», nous précise-t-il.
Par ailleurs, cette délégation est réputée pour le goût exquis de ses figues de Barbarie qui se trouvent dans toutes les imadas.
En 2003, on a introduit des parcelles de démonstration de cactus inermes sans épines en irrigué sur une superficie de 5 ha destinés à la culture de figuiers de Barbarie à l'aspect épanoui.
Moktar Jellibi, fellah à imadat Mssaïd, a entamé cette expérience sur un demi-hectare, avec le système goutte-à-goutte. Le reste de sa parcelle de terre est réservé aux cultures maraîchères et arboricoles menées en irrigué.
Toujours à El Ala, d'autres agriculteurs ont introduit depuis huit ans les figues de la Barbarie d'arrière-saison «mokhsi» qu'on peut consommer non seulement en été mais aussi en automne.
A part cela, comme beaucoup de zones sont arides, toute une stratégie a été adoptée par l'Etat avec la création de puits profonds, de puits de surface et de lacs collinaires.
Ainsi, à Sayada-Nord et Sud, 700.000D ont été consacrés à l'adduction en eau potable et 240.000D à la zone de Aoualya. Cela sans oublier le projet présidentiel qui a été réalisé à Aouled Saïdane pour un coût de 120.000D.
En outre, le FSN a financé un projet dans la localité de Dbabcha où 1.320 habitants ont profité de l'amélioration d'une piste agricole de 9 km (450.000D).
Dans la localité de Maâmriya, le FSN a financé deux projets, à savoir un dispensaire dont le coût de réalisation a été de 25.000D et l'amélioration d'une piste agricole dont le longueur est de 4 km (200.000D).
Par ailleurs, le fonds a financé deux projets à El Ghraba. Le premier concerne l'adduction en eau potable au profit de 105 familles (300.000D) et le deuxième concerne l'amélioration des logements au profit de 55 familles (85.000D). Sans compter l'activité artisanale basée sur le travail du tapis et du mergoun qui fait vivre un grand nombre de familles.
En parcourant la délégation
Plus de quatre kilomètres séparent imadat Traza d'El Ala-Centre. La piste bordée de cactus est plutôt difficile. De plus, il faisait froid et quelques lambeaux de nuages se profilaient dans un ciel étonnamment bleu.
Cette imada, dont le nombre d'habitants s'élève à 5.000, s'étend sur une importante superficie et comprend une école primaire, des terres agricoles et forestières, des parcours protégés et plusieurs agglomérations.
D'autre part, la zone de Traza a été pour nous une révélation : plaines et zones montagneuses, collines aux pentes douces, sources dissimulées au milieu des rochers, villages entourés de cactus, d'oliviers et d'amandiers, une ancienne huilerie abandonnée, quelques petits oueds bien discrets et un vieux hammam situé au beau milieu du djebel. Il s'agit, nous dit-on, d'une vaste grotte qui dégage une vapeur conseillée pour le traitement des rhumatismes et des maladies respiratoires, mais qui mérite d'être mieux entretenue.
Bref, des paysages divers qui sont en quelque sorte le symbole du dépassement et de l'espace vaincu.
Sur les sommets des hautes montagnes de Traza, il existe aussi le relais de la radio et de la télévision.
Là, les gens qui vivent essentiellement d'élevage et d'agriculture ont bien profité, cette saison, des précipitations.
Des logements abandonnés
Ce qui frappe, c'est que certains paysans ne sont pas tellement attachés à leurs contrées puisque dans certaines agglomérations, telles que Haddada, Swalhia et Dhwaouda, nous avons constaté de vieux logements abandonnés.
D'ailleurs, les villageois nous ont fait savoir que certains habitants originaires d'El Ala sont allés depuis longtemps vivre ailleurs à la recherche d'un emploi stable.
Les femmes, de leur côté, passent leur temps à travailler la terre, à s'occuper des animaux, à chercher le bois ou l'eau. Beaucoup de jeunes filles que nous avons rencontrées à la source d'El Saâdlia nous ont dit que leur point de rencontre et leur contact avec le monde, c'est cette source. C'est ici qu'elles viennent puiser l'eau, laver le linge et aussi discuter de leurs espoirs et de leurs différents problèmes.
Un marchand ambulant, à dos d'âne, est venu proposer des produits dont raffolent les femmes : du tissu, du souak, du khol, du thé et du louben. On a pu assister à de longues scènes de marchandage.
Une heure plus tard, les filles quittent les lieux pour rejoindre leurs domiciles le cou et le dos ankylosés sous le poids de leurs jarres d'eau.
Délégation prioritaire
Comme El Ala fait partie des délégations prioritaires, elle a pu bénéficier en 2008 de différents projets d'un coût global de 291 MD, ce qui a permis de créer une cité des métiers, d'octroyer à 362 fellahs des plants d'olivier, de créer des emplois au profit de 757 diplômés grâce à de petites unités industrielles et d'accorder 17.755 journées de travail dans les différents chantiers. De ce fait, le taux de chômage est passé de 17,7% à 15,8%.
Copyright © 2009 La Presse. Droits de reproduction et de diffusion réservés. Distribué par AllAfrica Global Media (allAfrica.com).
AllAfrica - All the Time
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire